Longtemps, l'Etat de San Andreas partagea son île avec la République de Santos, ancienne colonie espagnole devenue indépendante au cours du XIXeme siècle.
D'un côté, le territoire le plus pauvre des Etats-Unis. De l'autre, une micronation dont les sols gorgés de pétrole ont permis le développement d'une ville où faste et excès étaient la norme.
Au Nord, une ruralité misérable avec ses petits commerces qui peinent à survivre, des caravanes qui composent la majorité du parc immobilier, un simple lycée en guise d'établissement d'excellence intellectuelle, une police qui a appris à travailler sans Département de Justice pour les surveiller. En résulte une plus grande proximité avec la population et quelques libertés procédurales.
Au Sud, un urbanisme dévorant, un tourisme de masse avec toutes les activités que les plus fortunés puissent espérer, une université cumulant les Prix Nobel en son sein, un budget alloué à la police lui permettant les formations et l'équipement les plus pointus.
Mais aussi une criminalité particulièrement ordonnée et discrète. La rumeur raconte que les plus dangereux malfrats seraient aussi bien organisés que les plus hauts notables, sachant où se retrouver pour s'équiper et se réunir en sommet en toute discrétion.
Eloignés de seulement quelques kilomètres, ce sont deux mondes qui s'aperçoivent et se toisent.
Les uns méprisent ces imbéciles d'Américains. Les autres haïssent leurs voisins hautains pour qui tout n'a jamais été que trop facile.
L'Histoire prit pourtant un tournant inattendu au cours de l'année 2024.
Les plateformes pétrolières situées au large cessèrent une à une de remonter l’or noir qui était à l’origine de la fortune de la République de Santos.
Seuls les chevalets de pompage à l’est de l’île continuèrent leur ouvrage.
Avec la moitié de la base d’un château de cartes qui s’effondre, ce sont toutes les tours qui vacillent.
Un vent de panique souffla sur le sud de l'île.
De hauts responsables avaient préférer cacher la catastrophe à venir plutôt que d'y faire face, estimant qu'elle ne surviendrait pas aussi vite et se pensant déjà loin le moment venu.
Jamais le tourisme et le commerce extérieur ne serait suffisant pour compenser la perte des revenus du pétrole.
La faillite était inévitable et les voisins américains se délectaient de voir les cigales effrayées par l'arrivée du froid.
D'abord simple plaisanterie du Gouverneur de San Andreas, une idée fit son chemin chez les dirigeants santosiens, jusqu'à ce qu'un vote en ce sens soit organisé au Parlement : Céder son territoire aux Etats-Unis.
Les rues furent envahies de manifestants opposés à ce projet de loi mais un vote très serré alla finalement à l'encontre de l'opinion populaire.
Humiliation suprême, le président santosien dut aller à la rencontre de son confrère américain pour l'implorer d'accepter de prendre les rênes de Santos.
Les Etats-Unis acceptèrent d'intégrer ce nouveau territoire à leur pays mais sans en faire un 52eme Etat. Au lieu de cela, c'est l'Etat de San Andreas qui s'agrandit et est constitué par l'intégralité de l'île qu'il partageait jusqu'alors. Des moyens exceptionnels ont été débloqués par le Trésor pour permettre que la transition se passe au mieux et que la perspective de la banqueroute s'éloigne.
Le 1er janvier 2025, la République de Santos cessa d'exister et deux peuples depuis toujours opposés se retrouvent désormais concitoyens.
Une île. Un seul Etat, mais deux Mondes...